De l'aube à minuit

Entretien avec Nicolas Laurent (juin 2021)

Note d'intention
Un matin, dans une petite ville de province, un employé de banque triste et morose a soudainement un coup de foudre pour une cliente élégante de passage. Las de son existence monotone, il quitte sa famille, s’enfuit avec la caisse et l’espoir de refaire sa vie à Berlin. Il y découvre la vitesse de la métropole, l’ivresse des plaisirs mais également la solitude et la pauvreté. Affligé, hanté par la mort, recherché par la police, il tente de se sauver...

De l’aube à minuit est le modèle du "drame à stations" expressionniste. Composé en sept tableaux, il propose un chemin initiatique paradoxal : la libération de l'individu n’est qu’un leurre, et la confession des fautes n’ouvre sur aucun avenir.

« J’ai imaginé, grâce à un cadre réduit de 2 m d’ouverture et 1 m de hauteur, que le caissier de De l’aube à minuit essaye de s'émanciper de l’illusion que représente sa vie petite bourgeoise. Les premiers tableaux – le travail, la famille – fonctionnent comme des gros plans, a contrario de la seconde partie de la pièce où, passant le cadre, le caissier fait effraction dans la "vie réelle", comme le personnage principal du film La Rose pourpre du Caire de Woody Allen. Le personnage franchit le "quatrième mur" et s’adresse au public, à la quête d’une relation authentique au spectateur, se dépouillant de sa toute-puissance. Las ! Il est une nouvelle fois trahi, par une jeune fille, qui se révèle son ange exterminateur. » Sylvain Maurice