La Préparation du roman

L’amour fou pour la littérature

En 1979 et 1980, chaque samedi matin de deux hivers successifs, Roland Barthes s'adresse au public du Collège de France (un public trop nombreux d'ailleurs, au point qu'une partie était reléguée dans une salle annexe) avec pour sujet « La préparation du roman ». Intitulés rétrospectivement comme « derniers cours » (renversé par une camionnette le lundi 25 février, il meurt un mois plus tard), on découvre la magie de la parole de Barthes, son intensité, son goût des digressions, son humour, dans ce qui se révèle être avant tout une passionnante leçon de vie. On découvre un Barthes fragile, qui se laisse aller à parler de lui, de sa passion pour la musique, de ses nuits de drague, de la mort très récente de sa mère, la personne qu’il aimait le plus au monde. Mais surtout Barthes érige la littérature, comme une source inépuisable et intarissable, qui le tient debout, passion totale, sublime, qui le fait rêver à une vie nouvelle, à une renaissance en quelque sorte.