Le projet
En 1992, Sylvain Maurice fonde sa compagnie, l'Ultime & Co. Pour sa première mise en scène, il crée au festival du Jeune théâtre d'Alès Foi, Amour, Espérance d'Odön von Horvath qui ouvre une période consacrée au répertoire germanique de l'entre-deux guerres : Un fils de notre temps d'Odön von Horvath, De l'aube à minuit de Georg Kaiser, Berlin, fin du monde de Lothar Trolle en sont les principales étapes. Ces trois spectacles se jouent au Théâtre de l’Atalante (Paris).
Conventionnée par la DRAC-Île-de-France en 1994, l'Ultime & Co entre en résidence à la Nacelle – Centre culturel d'Aubergenville (Yvelines) dans le cadre d’un partenariat avec le Syndicat Intercommunal qui rassemble à l’époque les villes d’Aubergenville, Meulan, Chapet, Ecquevilly et Les Mureaux. Cette résidence permet, parallèlement aux créations, d’initier un important travail d’action artistique, notamment en direction des publics éloignés des pratiques culturelles : les propositions de stages, ateliers ou rencontres se multiplient, ainsi que la création d’une petite forme itinérante, Makarov et Petersen sont morts, d’après Daniil Harms. C’est l’occasion pour Sylvain Maurice de découvrir le département des Yvelines, de pointer son étendue territoriale et sa diversité sociologique.
À partir 1998, la compagnie se partage entre le territoire de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) et, à partir de 1999, celui de Château-Gontier (Mayenne), où Sylvain Maurice devient artiste en résidence au Carré, au moment où cette Scène missionnée devient Scène nationale, sous la direction de Maurice Cosson.
Première compagnie associée à la scène nouvellement labellisée, l’Ultime & Co se déploie dans de nombreuses domaines :
– l’enseignement du théâtre en lycée
– la création de petites formes à jouer en territoire rural (Plume et Ma chambre d’après Henri Michaux)
– l'organisation de rencontres et débats avec des personnalités du théâtre (Jean-Pierre Sarrazac, Georges Banu, etc.).
Maurice Cosson propose également à Sylvain Maurice un créneau de programmation pour qu’il invite des artistes proches de sa sensibilité.
Une nouvelle page s'écrit en 1999, avec la création de Thyeste de Sénèque au Théâtre de Gennevilliers, puis en 2001 de Macbeth de William Shakespeare au Festival d'Avignon : le changement de répertoire se conjugue avec un travail scénographique renouvelé, architecturé sur de grands espaces.
Parallèlement à ses créations et aux différentes résidences, Sylvain Maurice développe au sein de la compagnie une très importante activité d’enseignement et de formation et tout particulièrement à destination des comédiens professionnels, grâce aux financements croisés du Ministère du Travail, du Conseil régional d’Île-de-France et de l’AFDAS. D’abord centrée sur le répertoire, l’activité de formation se concentre progressivement sur le monologue, comme outil privilégié de l’art de l'acteur. L’enjeu de ces stages est de suspendre "l’efficacité" demandée en répétition et de construire un authentique temps de recherche afin de permettre aux interprètes de travailler sur leur propre créativité.